La médina est l’un des quartiers les plus fascinants de Tanger. L’ancienne ville arabe et juive. Perchée au-dessus de la baie et du port de la ville, la vieille ville se distingue par son enchevêtrement de ruelles sinueuses, ses maisons blanchies à la chaux et de commerces animés. Entre ses lieux de culte, ses places et ses marchés effervescents, ce labyrinthe révèle l’atmosphère unique des villes d’Afrique du nord.
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La médina est le centre historique entouré de remparts. C’est la ville labyrinthique arabe (et en partie juive), à laquelle on oppose le centre-ville moderne de Tanger construit par/pour les Européens.
Sur ses hauteurs, la Kasbah est la citadelle ou forteresse où siège le pouvoir politique de la ville. Joli rénovée et gentrifiée, elle contraste avec la médina populaire et plus ou moins décrépite.
Carte des quartiers de Tanger
Histoire et organisation de la Médina : le centre historique de Tanger
A première vue, son urbanisme s’est structuré sans plan préalable. Ses ruelles sinueuses, ses quartiers denses et ses bâtiments discrets répondent néanmoins à des logiques sociales et symboliques. C’est vrai à Tanger mais aussi dans les médinas de Marrakech, Fès, Tétouan, Meknes…
Ce système distingue rigoureusement les espaces selon leur fonction et leur degré d’intimité : du public vers le privé, du visible vers le caché, du profane vers le sacré. L’organisation urbaine devient alors une projection physique de l’ordre social, dans lequel les lieux les plus prestigieux sont concentrés au cœur de la cité.
Trois niveaux de voies structurent la médina : les axes principaux, les ruelles secondaires et les impasses. Cette artère relie donc le grand souk à l’extérieur de la médina à la porte du port , en passant par le Souk el Dakhil, petit souk fameux sous le nom de petit Socco
L’artère principale, la rue Siyyâghîne ou rue des orfèvres relie les portes de la ville (Bâb al Fahs) ouvrant sur le Grand Socco au port (Bâb al Marsa) en passant par le centre névralgique que forment la Grande Mosquée et le Petit Socco.
Elle correspond à l’ancien decumanus maximus de la cité romaine, perpétuant ainsi une tradition d’axe transversal majeur. Cette rue rectiligne, longue de 350 mètres, est bordée de boutiques et d’échoppes installées dans des bâtiments construits à la fin du XIXe siècle par les Européens.
Au croisement de cette voie se trouve le Souk ed-Dâkhel (ou Petit Socco ou petit souk), ancien cœur économique de Tanger, qui concentrait les échanges commerciaux et monétaires avant son déclin dans les années 1930. Espace de transition entre l’intérieur sacré de la médina et l’extérieur marchand, il incarnait un véritable forum cosmopolite, accueillant banques, cafés et négociants de toute origine.
La médina rassemble les institutions caractéristiques des villes musulmanes : mosquées, zaouïas (confrérie religieuse), souks, palais et fontaines.
La spécialisation des espaces commerciaux est une autre caractéristique structurante : à chaque métier correspond une rue spécifique, comme en témoignent encore aujourd’hui les toponymes. Au de là des noms de lieux, cela n’est plus vrai dans le centre historique de Tanger. A la différence de la médina de Fès où les ferronniers, les menuisiers, les maroquiniers… ont leurs rues et quartier.
Cette division géographique du travail exprime une stratification fonctionnelle claire : les activités artisanales ou polluantes sont reléguées à la périphérie (les tanneries sont les plus polluantes), tandis que les métiers prestigieux (orfèvrerie, confection luxueuse, parfumerie) s’implantent près des pôles religieux et institutionnels (mosquée, palais du roi ou de son représentant).
Au cœur de ce dispositif économique, le fondouk (ou fondouk ou caravansérail) joue un rôle clé. Établissement à usage multiple (hôtel, étable, entrepôt et parfois atelier), il accueille les commerçants de passage n’ayant pas de liens sociaux dans la ville. Lieu d’hébergement modeste mais stratégique, il reflète la vocation marchande et hospitalière de la cité.
La partie sud de la Médina proche des cimetières et des tanneries aujourd’hui disparues est la plus fantomatique. De nombreuses ruelles apparaissent à l’abandon, et les maisons historiques présentent des signes alarmants de vétusté, marqués par des fissures et l’humidité. C’est ici que se situaient les maisons closes. La Rue Ben Charki était un lunapar à ciel ouvert. Et dans le coin se trouve aussi la Légation américaine.
Quelles sont le principales attractions de la médina de Tanger ?
Légation américaine
La légation américaine de Tanger est la plus ancienne représentation diplomatique des Etats-Unis au monde.
Installée dans un bâtiment offert aux États-Unis en 1821 par le sultan Moulay Slimane, la Légation Américaine de Tanger est aujourd’hui le plus ancien édifice diplomatique américain en dehors du territoire des États-Unis. Elle témoigne des relations précoces et étroites entre le Maroc et les États-Unis.
Classée monument historique, la légation a été transformée en musée et centre culturel. On y découvre des expositions permanentes sur l’histoire diplomatique, une belle collection d’art, la reconstitution de batailles cruciales de l’histoire marocaine (avec des soldats de plombs !) ainsi qu’une bibliothèque spécialisée.
Un lieu assez génial à découvrir.
Adresse : 8 Rue d’Amerique.
Marché central
Voici le rendez-vous incontournable des amateurs de nourritures et de couleurs.
Place du Petit Socco
La place du Petit Socco, un autre ancien souk fut longtemps le centre névralgique de la Médina de Tanger. Situé sur sa rue principale et entourée de terrasses de cafés, elle est un lieu d’observation privilégié de la vie quotidienne.
Autrefois fréquentée par les diplomates, les contrebandiers et les écrivains en quête d’inspiration, elle demeure un lieu emblématique associé à la mémoire littéraire de la ville, à Paul Bowles, aux écrivains de la Beat Generation et Mohamed Choukri.
La récente rénovation d’hôtels sur la place, lui a rendu un peu de son charme d’antan. Les ruelles adjacentes de la médina, étroites et sinueuses mènent à des musées, antiquaires, cafés discrets et à des édifices patrimoniaux méconnus.
Grande Mosquée
La Grande Mosquée de Tanger est l’un des édifices religieux majeurs de la ville. Construite au XVIIIe siècle sur les vestiges d’une ancienne cathédrale portugaise (elle même construite sur une mosquée, elle-même construite sur un temple romain…) témoigne des strates historiques et culturelles qui ont façonné Tanger.
La mosquée est un repère facilement reconnaissable à son minaret carré recouvert de faïences vertes typique de l’architecture marocaine. Sa façade blanche, sobre et élégante, dissimule un vaste espace intérieur réservé à la prière.
La visite des mosquées est malheureusement interdite aux non-musulmans depuis un décret pris pendant le protectorat français.
Adresse : 76 Rue de la Marine, Tangier, Maroc
Musée Dar Niaba
Le Musée Dar Niaba est installé dans un bâtiment historique ayant servi de résidence au Naïb, représentant diplomatique du sultan auprès des puissances étrangères avant l’instauration du régime du protectorat. Consultez l’article sur l’histoire de Tanger pour en savoir plus.
Situé sur la rue principale de la Médina de Tanger, le superbe édifice de style arabo-andalou a été restauré pour accueillir plusieurs expositions :
- une exposition permanente sur les relations diplomatiques du Maroc avec les pays occidentaux au XIXe siècle. Sous forme de frise historique et de focus sur les évènements clés.
- une exposition d’art dédié au mouvement orientaliste (essentiellement mais pas uniquement).
C’est l’un des musées les plus riches, intéressants et bien conçus de Tanger. Un agréable jardin planté d’orangers permet de se rafraîchir au calme.
Adresse : 41 Rue Siaghine.
Lieux de cultes chrétiens et juifs
L’histoire atypique de Tanger a permis la coexistence des trois monothéismes : Islam, Judaisme, Christianisme.
Fondée en 1880 par la communauté franciscaine espagnole, l’Iglesia de la Inmaculada Concepción est l’église catholique sur la rue principale de la Médina de Tanger.
Restaurée et transformée en musée, la Moshe Nahon Synagogue est l’un des derniers témoignages de la présence juive à Tanger.
Fondée au XIXe siècle, elle offre un cadre saisissant avec ses murs d’un blanc immaculé, ses fenêtres aux vitraux colorés et son mobilier en bois sombre. Aujourd’hui, elle est devenue le musée de la communauté juive de Tanger et héberge les objets du culte d’autrefois présents dans les autres synagogues de la ville.
Hotel Continental
Voici le plus ancien hôtel moderne de Tanger. Une véritable institution.
Musée de la Fondation Lorin
Le Musée de la Fondation Lorin est installé dans une ancienne synagogue du centre historique. Il rassemble des photographies anciennes, des affiches, des journaux d’époque, ainsi que des objets retraçant la vie culturelle, politique et sportive de Tanger au XXe siècle.
Véritable mémoire vivante de la ville internationale, le musée offre un regard sur l’évolution sociale de Tanger, entre colonisation, cosmopolitisme et indépendance. L’ambiance intime et old school en fait une halte rare et précieuse pour quiconque souhaite comprendre l’âme de la ville.
Adresse : 44 Rue Touahine.
Souk de Tanger
Tanger n’a pas de souk ancestral comme Marrakech ou Fès. Vous trouverez néanmoins dans la médina entre le Grand Socco et le petit Socco de nombreuses échoppes où acheter des vêtements et accessoires de mode.
Le marché de Casabarata au sud de la ville est un « centre commercial » foisonnant avec tous les produits que vous pourrez imaginer.
Cafés à Tanger
Tanger a une culture du café, à défaut de celle des bars. Il y en a pour tous les goûts : Cafés historiques, cafés pour les anciens, cafés culturelles pour les plus jeunes, cafés en rooftop avec vues, terrasses de cafés pour observer l’agitation du monde… Lieux de rencontres et de partage par excellence.
Centre d’Interprétation des Fortifications de Tanger
Ce centre a pour ambition de valoriser et d’expliquer l’histoire militaire de la ville à travers ses fortifications.
Situé dans un bastion restauré de la médina, il présente des maquettes, des plans anciens, des cartes interactives et une documentation abondante sur les systèmes défensifs de Tanger depuis l’époque phénicienne jusqu’au protectorat.
Il permet au visiteur de comprendre le rôle stratégique de la ville dans le contrôle du détroit de Gibraltar, et de saisir l’évolution des techniques de fortification.
Séjourner dans la médina : Bonne ou mauvaise idée ?
Séjourner dans la médina offre une immersion totale dans l’âme de Tanger. Les maisons d’hôtes restaurés proposent une expérience unique, avec des décors authentiques et un accueil chaleureux.
La proximité des souks et des attractions en fait un lieu stratégique, mais le quartier peut être bruyant, surtout en soirée. En termes de sécurité, la médina est relativement sûre de jour, mais il est conseillé d’être vigilant la nuit, en particulier dans les ruelles les plus isolées.
Les ruelles étroites rendent l’accès plus compliqué pour les voyageurs avec de gros bagages.
Les visiteurs en famille ou préférant le calme peuvent opter pour des hôtels situés à la lisière du quartier, offrant un accès facile à la médina tout en bénéficiant d’un confort plus moderne.
Carte de Tanger : Lieux du guide touristique
Retrouvez tous les lieux du guide à visiter sur la carte de Tanger : Hébergements et hôtels selon votre budget, monuments incontournables, musées à ne pas rater et insolites, plages et jardins botaniques, bars et cafés originaux, souks et shopping vintage…
Bon plan ! Vous pouvez télécharger gratuitement la carte pour une utilisation hors connexion.
Où dormir à Tanger (Maroc) en 2025 ? Sélections d’hébergements jolis, centraux ou pas chers
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